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L’hémophilie B

L’hémophilie B, aussi connue sous le nom de maladie de Christmas, est un trouble de la coagulation sanguine causé par un déficit en facteur IX. Cette forme d’hémophilie entraîne des hémorragies prolongées ou spontanées. Découvrez les caractéristiques de cette pathologie et les options thérapeutiques pour la traiter.

Qu’est-ce que l’hémophilie B ? 1

L’hémophilie B est une maladie qui empêche le sang de coaguler correctement, en raison d’un déficit en facteur IX de coagulation. À la suite d’une blessure ou d’une intervention chirurgicale, les personnes atteintes d’hémophilie B ne parviennent pas à former un caillot de sang solide pour mettre fin au saignement.

Le processus de coagulation fait appel à plusieurs protéines du sang, appelées facteurs de coagulation. Ces protéines sont numérotées en chiffres romains : I, II, III, etc. La maladie de Christmas est liée à une insuffisance en facteur IX.

 

Combien de personnes sont touchées par l’hémophilie B ? 2,3

L'hémophilie B est une maladie héréditaire et génétique rare. Néanmoins, dans environ 30 % des cas, il n’y a pas d’antécédents familiaux. On parle de néomutation ou mutation de novo, c’est-à-dire que la cause de la maladie provient d’une mutation spontanée des gènes, soit dans l’ovule de la mère, soit dans le spermatozoïde du père, ou alors chez le fœtus lui-même.

Cette pathologie touche presque exclusivement les garçons. La prévalence de la maladie varie entre 1 sur 100 000 et 1 sur 30 000 individus de sexe masculin. Dans de rares cas, les filles porteuses de la mutation peuvent présenter une forme de la maladie, généralement mineure.

Il s’agit d’une maladie rare, environ 4 fois moins fréquente que l’hémophilie A.

 

Comment l’hémophilie B se transmet-elle ? 4, 5, 6

Arbre généalogique pour la transmission de l'hémophilie B

 

 

 

 

 

 

 

Le déficit en facteur IX à l’origine de l’hémophilie B est lié à une anomalie génétique du chromosome X. Lorsqu’ils sont porteurs de cette anomalie génétique, les hommes et les femmes peuvent la transmettre à leur descendance. Mais la maladie s’exprime seulement chez les garçons.

Chez les filles, le second chromosome X masque l’anomalie du premier. Néanmoins, dans certains cas, la compensation n’est pas parfaite et le gène de l’hémophilie s’exprime partiellement, avec les symptômes d’une hémophilie mineure ou modérée. Il peut également arriver que les deux chromosomes X soient atteints, dans les cas où les deux parents sont porteurs de la maladie, ou si la femme n’a qu’un chromosome X (maladie de Turner), ou encore si son chromosome sain est inactivé (phénomène de lyonisation extrême), entraînant donc une forme sévère de la maladie. Ce dernier cas est très rare.

Une mère peut transmettre l’anomalie génétique à ses fils, qui deviendront porteurs de la maladie, et à ses filles, qui deviendront conductrices (et porteuses dans de rares cas). Un père atteint d’hémophilie B peut transmettre le défaut génétique à ses filles qui deviendront conductrices (et porteuses dans de rares cas). En revanche, les fils d’un homme atteint d’hémophilie B ne seront pas eux-mêmes porteurs de la maladie, sauf si leur mère est conductrice. 

La transmission parent-enfant n’est pas systématique. Une mère conductrice peut transmettre son chromosome sain à sa descendance et a donc 50 % de chance d’avoir un fils non hémophile.

 

Quels sont les symptômes et les conséquences de l’hémophilie B ? 1, 4, 7, 8

Les principaux symptômes de l’hémophilie B sont des hémorragies. À la suite d’un traumatisme ou d’une plaie, les personnes atteintes tendent à souffrir d’hémorragies prolongées avec la formation d’hématomes (épanchement de sang sous la peau) et d’hémarthroses (épanchement de sang dans les articulations). Les manifestations hémorragiques commencent généralement dès l’enfance, avec l’apprentissage de la marche.

L'hémophilie B présente des degrés de sévérité variables. Elle peut être mineure, modérée ou sévère, selon la quantité de facteur de coagulation dans le sang de la personne atteinte. Dans le cas d'une hémophilie B mineure, le trouble peut demeurer inconnu avant toute intervention chirurgicale ou blessure grave.

Environ 40 % des patients atteints de la maladie souffrent d’hémophilie B sévère. Chez ces personnes, des saignements spontanés peuvent se produire de manière fréquente, sans raison évidente. Des complications graves peuvent résulter de saignements dans les articulations, les muscles, le cerveau ou d'autres organes internes.

Une hémophilie sévère insuffisamment traitée avec des hématomes et hémarthroses répétés peut aboutir à un handicap moteur très invalidant, entraînant des raideurs, des déformations articulaires et des paralysies.

 

Comment l’hémophilie B est-elle diagnostiquée ? 1, 3

Le diagnostic repose sur la mise en évidence d’un allongement de la durée de coagulation du sang. Le dosage du facteur IX permet de valider le diagnostic. L’hémophilie B est confirmée lorsque que le taux est inférieur à 40 %.

Il peut être envisagé de procéder à un diagnostic prénatal lorsque la mère a des antécédents familiaux et que le fœtus est de sexe masculin. Le diagnostic est réalisé au moyen d’une analyse moléculaire du placenta en formation (villosités choriales) ou par dosage du facteur de coagulation dans le sang veineux du cordon ombilical.

 

Quels sont les traitements disponibles ? 1, 2, 3

À ce jour, l’hémophilie B ne se guérit pas mais elle se contrôle très bien. Grâce aux innovations thérapeutiques et avec des soins appropriés, les personnes atteintes d'hémophilie B peuvent vivre de façon quasi normale. Elles doivent toutefois éviter les activités pouvant entraîner un choc ou une blessure afin de préserver au maximum leurs articulations et éviter les hémarthroses.

Le traitement est substitutif. Il consiste à injecter, par voie intraveineuse, un concentré de facteur IX pour combler le déficit existant et permettre au sang de coaguler. Le traitement peut être administré de manière préventive (en prophylaxie) ou à la demande pour traiter les saignements lorsqu’ils ont lieu.

Un suivi médical régulier est indispensable, avec la mise en place d’un parcours de soins individualisé dans des centres spécialisés (Centre de traitements de maladies hémorragiques constitutionnelles) avec des professionnels de santé experts de la pathologie.

Pour en savoir plus sur cette maladie, CSL Behring met à la disposition des patients de nombreux conseils  pour bien vivre avec l’hémophilie dans sa vie quotidienne sur le site hemophilink.fr.

 

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Références :

1. Site Internet de l’Association française des hémophiles (Afh). Section : Je m’informe. Page : Qu’est-ce que l’hémophilie ? https://afh.asso.fr/je-minforme/comprendre-les-maladies-hemorragiques/hemophilie/quest-ce-que-lhemophilie/, consulté le 14/01/2020

2. Encyclopédie Orphanet Grand Public. Fiche L’Hémophilie. 2006. Consultée sur https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Hemophilie-FRfrPub646.pdf, le 14/01/2020

3. Protocole National de Diagnostic et de Soins Hémophilie de la Haute Autorité de Santé (HAS). 2019. Consulté sur https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-10/pnds_hemophilie_argumentaire_10.10.19.pdf, le 14/01/2020

4. Site Internet de l’Association française des hémophiles (Afh). Section : Je m’informe. Page : Transmission génétique de l’hémophilie. Consulté sur https://afh.asso.fr/je-minforme/comprendre-les-maladies-hemorragiques/hemophilie/transmission-genetique-de-lhemophilie/, le 14/01/2020

5. Site Internet de l’Association de l’hémophilie belge. Section : Informations. Page : Comment l’hémophilie se transmet-elle ? Consulté sur http://www.ahvh.be/fr/informations/hemophilie-a-et-b/heredite/79-comment-l-hemophilie-se-transmet-elle, le 14/01/2010

6. Site Internet La Voix des Patients (Fondation Roche). Page : Hémophilie : la transmission parent – enfant n’est pas systématique – interview du Dr Benoit Guillet. Consulté sur https://www.voixdespatients.fr/hemophilie-transmission-parent-enfant-nest-systematique.html, le 14/01/2010

7. Hémophilie B. Page du portail dédié aux maladies rares et aux médicaments orphelins Orphanet. Mai 2009. Consultée sur https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?lng=FR&Expert=98879, le 14/01/2020

8. Site Internet de l’Association française des hémophiles (Afh). Section : Je m’informe. Page : Hémophilie sévère, modérée ou mineure. Consultée sur https://afh.asso.fr/je-minforme/comprendre-les-maladies-hemorragiques/hemophilie/hemophilie-severe-moderee-ou-mineure/, le 14/01/2020