L’hémophilie A
L’hémophilie A est une maladie hémorragique héréditaire due à un déficit en facteur VIII de coagulation. Cette protéine sanguine participe au processus de coagulation qui permet d’enrayer les saignements, grâce à la formation de caillots sanguins. Découvrez les symptômes de cette maladie et les options thérapeutiques pour la traiter.
Qu’est-ce que l’hémophilie A ?
L’hémophilie A est une maladie héréditaire grave qui se caractérise par des hémorragies spontanées ou prolongées. Elles sont dues à un déficit en facteur VIII de coagulation, une protéine sanguine essentielle au processus de coagulation. En cas de plaie ou de traumatisme, la paroi des vaisseaux sanguins se fissure, et un saignement plus ou moins important se produit. Chez les sujets sains, la survenue de cette brèche déclenche le processus de coagulation du sang : les facteurs de la coagulation s’activent en cascade. À l’issue de ce processus, le sang liquide se transforme en caillot solide, et le saignement s’arrête. Chez les personnes hémophiles, le déficit en facteur VIII de coagulation perturbe le processus de la coagulation. Elles ne parviennent donc pas à former un caillot solide, et subissent des saignements prolongés.
Quelle est la prévalence de l’hémophilie A ?
L'hémophilie A est la forme la plus fréquente d'hémophilie, puisqu’elle affecte environ 80 % des patients qui en sont atteints. Sa prévalence – c’est-à-dire le nombre de cas déclarés d’une maladie dans une population à un moment donné – varie de 1 sur 7 000 à 1 sur 18 000 individus de sexe masculin selon les pays. En effet, cette maladie rare du sang touche essentiellement les garçons. Dans de très rares cas cependant, les filles porteuses de la mutation peuvent présenter une forme mineure ou modérée de la maladie. Elles peuvent également être atteintes si leur père est hémophile et leur mère est porteuse du gène, ou dans les cas exceptionnels d’inactivation du chromosome X normal, c’est-à-dire non porteur du gène muté ce qui laisse le chromosome X malade s’exprimer seul.
Comment l’hémophilie A se transmet-elle ?
Le déficit en facteur VIII à l’origine de l’hémophilie A est lié à une anomalie génétique du chromosome X (l’un des chromosomes sexuels), à l’endroit où se trouve l’information nécessaire à la production de cette protéine sanguine.
Les hommes et les femmes porteurs de cette anomalie génétique peuvent la transmettre à leur descendance. Si un homme hémophile ne peut pas transmettre la maladie à un garçon, il va nécessairement transmettre le gène altéré à toutes ses filles. Une femme porteuse du gène altéré pourra le transmettre – avec un risque de 50 % – aussi bien à ses garçons qu’à ses filles.
Lorsque ce défaut génétique apparaît chez une femme qui possède deux chromosomes X, l’anomalie du gène situé sur un de ces chromosomes est habituellement compensée par l’autre chromosome, sain. Elle n’est alors pas malade, mais conductrice de la maladie. Il arrive néanmoins que des femmes porteuses présentent un taux abaissé de facteur VIII, et donc les symptômes d’une hémophilie mineure ou modérée. Les hommes ne peuvent pas compenser l’anomalie du gène situé sur le chromosome X – puisqu’il est unique –, et manifestent donc nécessairement la maladie.
Dans 30 % des cas, la maladie provient d’une mutation spontanée des gènes, sans qu’il y ait d’antécédents familiaux d’hémophilie : on parle alors d’une néo-mutation ou mutation de novo. Cette mutation sera transmissible à la descendance.
Quels en sont les symptômes et les conséquences ?
L’hémophilie A se manifeste généralement au cours de l’enfance, avec l'apprentissage de la marche. Elle se manifeste par des saignements, principalement au niveau des muscles (hématomes) et des articulations (hémarthroses). La sévérité des manifestations cliniques de l’hémophilie A dépend néanmoins de la gravité du déficit en facteur VIII. Dans le cas de d’une hémophilie mineure et modérée, le déficit en facteur VIII entraîne des saignements anormaux à la suite de blessures mineures, d’une chirurgie ou d’une extraction dentaire.
40 % des patients atteints d’une hémophilie A souffrent d’une hémophilie sévère. Le déficit en facteur de la coagulation, très marqué, entraîne des hémorragies spontanées fréquentes et des saignements prolongés, à la suite de blessures mineures. D’autres manifestations hémorragiques peuvent apparaître, telles que des saignements au niveau du cerveau, ou des hémorragies internes qui peuvent obstruer les voies respiratoires ou comprimer des nerfs et des vaisseaux importants. En l’absence de prise en charge adaptée, elles peuvent entraîner un risque vital.
Comment l’hémophilie A est-elle diagnostiquée ?
L’hémophilie A est habituellement suspectée chez un jeune enfant qui présente des saignements exagérés ou inexpliqués, ou en cas d’antécédents familiaux. Le diagnostic de cette maladie hémorragique repose sur la mise en évidence d’un allongement du temps de coagulation du sang. Le dosage du facteur VIII permet de valider le diagnostic, mais aussi de déterminer le degré de sévérité de la maladie.
Quels sont les traitements disponibles ?
Bien qu’il soit impossible à l’heure actuelle de guérir l’hémophilie, un traitement substitutif permet de pallier le déficit en facteur VIII. Il consiste à administrer, par voie intraveineuse, un concentré de facteurs VIII pour combler le déficit. Ce concentré permet au patient d’avoir une coagulation sanguine normale pendant un laps de temps limité. Ces substituts peuvent être des dérivés du plasma humain – la partie liquide du sang –, ou des produits recombinants développés grâce à des techniques de manipulation des génomes appelées génie génétique. Ils sont administrés en cas d’accident hémorragique, pour traiter les saignements et prévenir les séquelles, ou en prévention – on parle alors de prophylaxie –, avec pour objectif de réduire, voire faire disparaître, les symptômes de l’hémophilie sévère, grâce à des injections régulières. Parallèlement, les patients atteints d’hémophilie doivent être suivis régulièrement dans un centre de traitement des maladies hémorragiques constitutionnelles (CT-MHC).
CSL Behring, engagé auprès des patients hémophiles
Spécialiste des biotechnologies, CSL Behring est guidé par la volonté d’améliorer la qualité de vie de ses patients et de leurs familles. Pour les accompagner au quotidien, le laboratoire a développé une plateforme dédiée à l’hémophilie : Hémophilink. De nombreux contenus y sont disponibles pour en savoir plus sur comment vivre avec ces troubles rares de la coagulation au quotidien.
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Références :
1. Site Internet de l’Association française des hémophiles (Afh). Section : Je m’informe. Page : Qu’est-ce que l’hémophilie ? https://afh.asso.fr/je-minforme/comprendre-les-maladies-hemorragiques/hemophilie/quest-ce-que-lhemophilie/, consulté le 14/01/2020
2. Encyclopédie Orphanet Grand Public. Fiche L’Hémophilie. 2006. Consultée sur https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Hemophilie-FRfrPub646.pdf, le 14/01/2020
3. Site Internet Le manuel MDS, version pour les professionnels de santé. Section : Hématologie et oncologie > Troubles de la coagulation. Page : Hémophilie https://www.msdmanuals.com/fr/professional/h%C3%A9matologie-et-oncologie/troubles-de-la-coagulation/h%C3%A9mophilie, consultée le 20/02/2020
4. Site Internet de l’Association de l’hémophilie belge. Section : Informations. Page : Comment l’hémophilie se transmet-elle ? Consultée le 20/02/2020 sur http://www.ahvh.be/fr/informations/hemophilie-a-et-b/heredite/79-comment-l-hemophilie-se-transmet-elle
5. Site Internet de l’Association française des hémophiles (Afh). Section : Je m’informe. Page : Transmission génétique de l’hémophilie. Consultée le 20/02/2020 sur https://afh.asso.fr/je-minforme/comprendre-les-maladies-hemorragiques/hemophilie/transmission-genetique-de-lhemophilie/
6. Site Internet de l’Association française des hémophiles (Afh). Section : Je m’informe. Page : Hémophilie sévère, modérée ou mineure. Consultée le 20/02/2020 sur https://afh.asso.fr/je-minforme/comprendre-les-maladies-hemorragiques/hemophilie/hemophilie-severe-moderee-ou-mineure/
Des ressources pour vous
Association Française des hémophiles | voir le site |
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Fédération mondiale de l’hémophilie | voir le site
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